Pour gérer au mieux les plus-values issues de la cession d’un fonds de commerce, il est nécessaire d’anticiper cette question au regard de la fiscalité qui s’y applique.
L’imposition des plus-values lors d’une cession d’entreprise est différente selon que le cédant est soumis à l’impôt sur le revenu ou à l’ impôt sur les sociétés .
Dans un souci de simplicité, il est uniquement question ici des plus-values à long terme .
• Si le fonds de commerce a été acquis par le cédant moins de 2 ans avant la cession : la plus-value est ajoutée au résultat imposable et imposée au taux classique de l’impôt sur le revenu.
• Si le fonds de commerce a été acquis 2 ans ou plus avant la cession : taux d’imposition de 12,8 % + prélèvements sociaux.
Il existe des dispositifs d’allégement ou d’ exonération de la fiscalité sur les plus-values. Dans tous les cas, pour en bénéficier, l’activité doit avoir été exercée pendant au moins 5 ans .
• En fonction des recettes :
Si les recettes annuelles sur les deux derniers exercices n’ont pas dépassé 250 000 € ( BIC ) ou 90 000 € ( BNC ), l’exonération est totale.
• En fonction du montant du fonds de commerce cédé :
Si le montant du fonds de commerce cédé est inférieur à 300 000 € : exonération totale ;
Si le montant du fonds de commerce cédé est compris entre 300 000 € et 500 000 € : exonération partielle.
• En cas de départ à la retraite
L’exonération est totale à condition que le cédant cesse toute fonction dans l’entreprise et ne détienne pas, directement ou indirectement, plus de 50 % des droits de vote ou des droits dans les bénéfices sociaux de l’entreprise cessionnaire.
Les plus-values sont taxées :
• soit sur le prélèvement forfaire unique ( PFU ) de 12,8 % + prélèvements sociaux de 17,2 %, soit 30 % ;
• soit sur le taux marginal d’imposition (impôt sur le revenu).
• Régime de faveur pour les titres acquis avant 2018 :
En cas de choix de l’imposition sur le revenu, il existe des régimes de faveur pour les titres acquis avant 2018 .
Régimes qui peuvent être majorés pour les sociétés acquises à la création ou durant les 10 premières années suivant leur création.
Le régime de faveur consiste en un abattement sur le montant de la plus-value taxable. Cet abattement varie en fonction du délai de détention des titres ou des parts sociales :
• Société acquise après les 10 premières années de sa création :
Régime classique:
• Société acquise avant les 10 premières années :
Régime renforcé:
Quelle que soit la date d’acquisition de ses titres, le cédant peut bénéficier d’un abattement fixe de 500 000 € de la plus-value taxable à la double condition :
– de cesser toute fonction dans l’entreprise cédée ;
– de ne pas détenir, directement ou indirectement, plus de 50 % des droits de vote ou des droits dans les bénéfices sociaux de l’entreprise cessionnaire.
Il est possible, sous certaines conditions, de ne pas payer la plus-value immédiatement mais de la reporter :
• au sein d’une nouvelle activité commerciale ;
• dans une solution financière bénéficiant de l’article 150-0 B ter.
Il s’agit d’une alternative intéressante car la plus-value non payée peut servir à créer de la trésorerie .
Dossier réalisé en partenariat avec Steve Cappelle, expert en gestion de patrimoine du cabinet CAPL conseil
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Rédigé le 24/11/2021
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