Acheter et Financer un fonds de commerce
Ça y est, vous vous lancez ! Vous avez trouvé LE fonds de commerce idéal, il ne vous reste plus qu'à monter votre
dossier de financement.
En cette période de crise économique liée à la covid-19, les banquent redoublent de vigilance. Même si l'affaire visée a tout pour elle avec un porteur de projet ultra compétent, les banques se basent sur la conjoncture économique. Or, le retour au niveau d'activité de fin 2019 n'est pas attendu avant la mi-2022.
D'ici là, pas question de baisser les bras et d'abandonner les projets ! Même les fonds de commerces en restauration ont leur chance : les prêts seront débloqués au moment où la réouverture des cafés et restaurants sera autorisée par l'État.
Pour présenter un dossier de demande de financement solide, Véronique Gentihomme, directrice du réseau de courtage professionnel CrediPro, délivre ici quelques conseils. Présentés par ordre d'importance aux yeux des banques, ils peuvent faire la différence.
L'expérience professionnelle du porteur de projet
En période de crise économique, le parcours professionnel du porteur de projet redevient un point fondamental du dossier de demande de financement d'un fonds de commerce : à lui seul, il représente 60% de l'analyse.
On sait en effet que la pérennité d'un commerce dépend du professionnalisme du porteur de projet. Mieux vaut donc compter 6 ou 7 ans d'expérience professionnelle dans le domaine où l'on souhaite se lancer. Une expérience parallèle en gestion n'est pas nécessaire, mais très bienvenue pour apporter de la crédibilité au projet.
L'apport financier pour financer un fonds de commerce
Là encore, la covid-19 a frappé. Si 10% à 15% d'apport suffisaient avant la pandémie, les banques diminuent désormais drastiquement les risques. Elles préfèrent aujourd'hui étudier des dossiers de financement de fonds de commerce avec 30% à 40% d'apport personnel. Plus l'investissement est important, plus la part de l'apport demandé est élevée.
Ce, même pour des affaires qui fonctionnent très bien : l'avenir reste incertain...
L'étude de marché pour un fonds de commerce
Le lieu d'implantation du commerce va être scruté avec beaucoup d'attention pour analyser l'environnement économique. Tout comme la qualité du projet en lui-même.
Véronique Gentilhomme l'affirme : « Un bon projet avec un bon professionnel au bon endroit sera toujours accompagné. » Reste que les banques ont tendance à freiner les ambitions et à se baser sur le point mort économique plutôt que sur des prévisions extrêmement optimistes. Même les porteurs de projets expérimentés doivent s'attendre à une analyse minorée de 20% à 30% de leur chiffre d'affaires prévisionnel.
Les projets de création sont particulièrement analysés, en ce qu'ils ont à construire toute leur clientèle, contrairement aux projets de reprise.
La situation personnelle du porteur de projet
Pas question de mettre une famille en péril si le commerce rencontre des difficultés. Les banques sont donc très attentives à la situation familiale du
porteur de projet : le conjoint est-il partie prenante de l'achat du fonds de commerce ou a-t-il un revenu propre ? Le porteur de projet a-t-il des enfants ? Quel est son taux d'endettement et le montant de son épargne disponible ?
Pour tout projet, on estime le reste à vivre mensuel nécessaire à 500 € pour un adulte et un enfant de plus de 15 ans et à 250 € pour un enfant. Le porteur de projet est-il en mesure de l'assurer ?
Les garanties bancaires
En période économique incertaine, les banques assurent les financements de fonds de commerce de deux manières :
Crédit-bail1 : pour optimiser le financement, tout ce qui peut être externalisé en crédit bail (matériel notamment) l'est fait pour laisser le montant le plus faible possible en crédit à moyen terme.
Garantie : avec la crise économique, les banques s'appuient quasiment systématiquement sur un organisme de garantie comme BpiFrance ou la Siagi pour financer les fonds de commerce.
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